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La bienveillance des cuillers

La bienveillance des cuillers

En November 2009
C'était l’automne
Ref 239.34a

Nous nous sommes regroupés, parvenus de nombreux horizons et aux compétences mêlées. Nous pensions nous affronter, mais quelque chose nous rassemble silencieusement comme un ennemi commun. De nombreux changements violents d’équinoxes, un piege de sable dans le sol, des émotions qui ne sont pas les nôtres et que nous ressentons cependant achèvent de nous en porter la certitude. L’un de nous le dit pour tous : «there is a greater force at work». Cette force, ou cet esprit, finit par prendre la forme d’une conserve dorée où dort une sorte de nutella. Nous pensons que la chance a tourné, que ce dieu protéiforme, auquel nous avions prêté des intentions dévastatrices, n’est peut-être finalement que la somme du hasard de ses diverses manifestations, et que ceux d’entre nous qui sont morts par suffocation n’ont pas été victime d’une intention de tuer, mais d’une sorte de jet de dès qui, chaque fois, le renouvelle, tantôt amical, tantôt impavide, tantôt vengeur. Nous pourrions maintenant contenir le dieu innocent dans cette conserve. Je veux éprouver mon courage en plongeant l’une des cuillers dorées qui me parviennent de mes grands parents dans la pate noire, et consommer un bout du dieu, mais la cuiller refuse, elle se tord et se distord pour m’en empêcher à tout prix. Tout devient clair : nous renversons le dieu sur le sol pour le confondre, et la pate noire se fige en une sorte de grille affutée aux coudes angulaires et aux extrémitées aigües.
Nous comprenons alors deux choses. La première, qu’il y a véritablement une intelligence funèbre dans le dieu de la conserve, qui a tenté de pénétrer en nous par notre bouche, et l’étendue des pouvoirs que nous lui connaissons est si vaste que nous sommes tous condamnés à une mort proche. La seconde chose que nous comprenons, et qui parvient à équilibrer le désespoir, est que les cuillers en or sont pleines d’une sorte de distante bienveillance.
Paris, 16 juillet 2010

Feiliszschstraße. Chacun son chat.

Feiliszschstraße. Chacun son chat.

En November 2009
C'était l’automne
Ref 238.5a

Dans l’appartement qui encadre ce premier tableau, se préparent les décisions déterminantes des événements qui suivront. Je ne me souviens clairement que d’une masse de monde, peut-être attendant, peut-être dansant. Certainement des filles, des amitiés abandonnées ou oubliées, des souvenirs. Une demande inattendue de Stéphanie, dont je parviens à lier étroitement la réponse avec la direction de mon destin, m’emmènera dans un long voyage à destination inconnue. Tous les lieux que je n’ai pas visités sont les mêmes lieux, comme le Maroc qui m’attend, ou le Vietnam interchangeables.

Par la portière coulissante grande ouverte de l’hélicoptère, nous survolons le Vietnam. Une main fermement accrochée à une lanière de cuir, l’autre main sur le docile Leica, je regarde l’altération du paysage. Derrière, Stéphanie parle avec un impromptu. Leur ton est le ton des comédiens qui se connaissent, qui jouent ensemble, qui se sont embrassés, aimés, hais et soupçonnés sur scène, et qui ont oublié que c’était sur scène. Ils se disent tout comme de vieux amants. Il lui parle de moi, me décrit par la négative, dit que je ne suis pas laid. Dès lors je n’aurais plus d’attention que pour le ralentissement des pales du rotor, qui me permettrait de parler à ce type, et de lui faire entendre le fond de ma voix, où se trouve qui je suis.

Dans une petite rue à la tombée de la nuit, Stéphanie et moi, enfin débarrassés du cancrelat, jouons à être amoureux. L’innéchapable regard dans le regard qui dit le contenu d’un vieux fleuve, sous les lampadaires multicolores.
Une vaste porte cochère que nous poussons par hasard ferme une sorte de pensionnat si vieux que des archéologues le parcourent en espérant. Je serre Stéphanie dans mes bras, «regarde», lui dis-je, «je vais te montrer mon secret», et nous nous envolons doucement jusqu’en haut du grand escalier.

Nombreuses aventures dans ce lieu. Un trésor pour les archéologues, un mystère en mouvement entre les murs, un jeu des masques qui révèle que chaque personnage n’est pas ce qu’il essaie d’être. J’oublierai mon chapeau blanc en sortant, et je le retrouverai plus tard, avec l’idée d’une vaste bienveillance à mon égard, car il sera neuf et plié (étrangement plié, magiquement plié) et cependant il continuera de m’aller.

Il y a les lignes de bus internes : la nuit, le 21 et le 27 qui vont chez Alice, le jour, le 21 et le 27 qui vont chez Maffesoli, le 29 et le 20 qui allaient chez Lue, le 39 et le 95 d’Eranos ; et il y a les lignes qui amènent et qui envoient les voyageurs internationaux vers les aéroports. Ces bus sont les mêmes bus, mais dans les seconds, le bronzage, les anecdotes, les valises disent que c’est déjà ou encore le voyage, et Paris qui défile est un décor, transitif comme la Pampa ou la Molise. Dans le bus, de retour à Paris, accroché par le devant à mon sac à dos, un homme me parle par dessus l’épaule des divers faits de la ville de la déstitution d'untel, du plan de conquête d'un autre, comme si, pour lui, je n’avais jamais quitté ce bus, sans respect pour mon voyage ou sans espoir que j’aie voyagé. De même que ceux de mon voyage, les plis de ce chapeau qui me va si bien sont comme si ils n’étaient jamais arrivés.

Paris, le 3 août 2008

La confusion des mots mène à la confusion des choses

La confusion des mots mène à la confusion des choses

À Hamburg
En October 2009
C'était l’automne
Ref 236.23a

Au croisement de l’avenue Gabriel Peri et de la longue avenue Terré, dans le Saint Gratien de mon enfance, le premier taxi qui vient m’amènera à Enghien-les-bains, en empruntant d’ailleurs l’avenue Terré en contre-sens.
La voiture est une longue Mercedes foncée décapotable, avec un par-brise ancien, très bas, ondulé, pratiquement dépoli, inutile, ornemental. Le chauffeur est un homme blond sûr de lui, qui m’entreprend rapidement. Parvenu devant la gare où j’ai mon rendez-vous, il connaît mon métier, mon affinité avec l’Italie, le parcours de mes vacances. Il ne me demande pas le prix de la course, ce qui m’embête. En voyant affiché 5,50, je sors mes billets têtus, dont il tire lui-même un de 5 et me rends une énigmatique pièce de 10 centimes, décidé à changer la devise de notre commerce, et me regarde la fourrer dans ma poche. « Ce n’est pas l’argent qui, compte» dis-je en lui montrant quelques euros différents, «ce sont les pièces et leur provenance». La presque sympathie de ma remarque, au moment où j’aurais dû quitter le véhicule, l’enhardit au point qu’il me demande mon adresse et mon numéro de téléphone. D’abord je n’ai pas de papier. Il me trouve un petit dictionnaire, un minuscule dictionnaire dont il passe la tranche d’une feuille au briquet avant de me la tendre avec un stylo, afin de pouvoir la retrouver plus tard et m’appeler. Ce plus tard finit de m’inquiéter, et la surface de papier est de toute manière trop petite. Ensuite, nous trouvons une feuille vierge. Comme souvent, je me sens suspecté de ne pas vouloir donner de portable. Mais que voulez-vous, si je n’en ai pas. Enfin je me résigne à lui laisser mon nom, mais les lettres que je voudrais écrire sortent modifiées du stylo, doublées ou triplées, corrompues, codifiées. Il verra certainement mes réticences, et de toute façon mon rendez-vous m’attend. Et puis je ne lui dois rien. Au mieux je reconnais que sa voiture m’intéressait. Pendant que je rassemble mon bric et mon broc déballés, le chauffeur m’embrasse tendrement dans le cou. « je crois que vous devriez cesser tout de suite» répété-je par deux fois. «Quoi ?» se surprend le chauffeur, «n’allez pas me dire que vous êtes docteur ?»

Manosque, le 10 août 2008

Hamburg

Hamburg

À Hamburg
En October 2009
C'était l’automne
Ref 236.17a

Surtout depuis la généralisation du grondement dans le ciel, j’aimerais beaucoup ne pas rater mon bus, le 15, qui attend tous les jours dans le parking, et qui quitte ce trou. Avec la réduction de la fréquence de départ, c’est devenu ici comme au Sénégal, et beaucoup de monde souhaite prendre, chaque jour, l’unique moyen de rejoindre sa maison. En m’approchant du conducteur, qui a un gentil air de baba, je me rends compte que le bus est plus petit que je ne l'avais vu. Lorsqu’il s’excuse en italien de ne pas pouvoir me prendre dans sa wagonnette, je me rends compte de la puissance de l’auto-persuasion, et de mon désir si fort de me casser d’ici que je confonds un bus avec une wagonnette.

Je n’arrive pas à prendre comme un chance ce qui pourtant pourrait sauver ma journée : dans le terrain vague au loin, Anthony et toute sa bande se font un foot. Enfin toute sa bande, mais pas moi. Le simple fait de m’approcher lentement d’eux sous-entend mon exclusion initiale. Blackstone le sent et tente de me faire rire. Anthony, qui voit la rouille aux engrenages des coeurs, tire mes pieds jusque sur l’herbe périphérique, cale un coussin sous mes mains, qui soutiennent ma tête, rapproche une petite table de chevet, adoucit l’abat-jour rouge, et fait revivre la couverture en disant « pour te masser, je vais avoir besoin de poser mes fesses quelque part».

Je ne me sens pas moins exclu maintenant renvoyé dans le paysage de mon lit alors que tout le monde s’amuse sans moi, et (dans ma veille) tu aurais pu te le garder, le bruit de foret qui me parvient de chez les voisins.

Paris, le 7 octobre 2008

Recherche de couleur #1

Recherche de couleur #1

À Roma
En October 2009
C'était l’automne
Ref 234.29

Il y a encore quelque chose d’amusant à jeter de l’eau froide sur les murs de mon couloir, et sur le carrelage blanc : la fumée, le bruit de la vapeur qui se condense par endroits, l’alternance de flaques et de lieux secs révèlent l’avancée secrète, par le dessous et par les flancs, de l’incendie qui condamne mon immeuble, rue Rameau.

Beaucoup de mes amis sont venus voir ça. Le devenir de cet appartement ne nous indiffère pas. Par naturel optimiste, par aveuglement, nous avons tous une grande confiance que l’appartement soit épargné, ce qui nous permet de nous asseoir. De l’autre côté de la fenêtre, d’autres fumées indiquent d’autres drames, et la multitude des incendies dilue encore plus la fatalité qui s’était abattue sur nous. Nous en alimentons notre espoir. Avant que les pompiers n’arrivent, je me dis même, en voyant le feu indifférent qui s’échappe de la porte d’en face, que, un peu plus tard dans le rêve, nous pourrions récupérer cet appartement et nous agrandir. La brutalité de la lumière qui s’encadre dans le chambranle de la voisine, les effusions projetées qui changent de formes en roulant jusqu’à nos pieds, qui prennent des visages barbus et des visages glabres, ce spectacle va dans le Leica. Comme à la neige, cependant, je ne suis pas sûr de mon «couple» ; c’est la première fois que je prends du feu en photo.

Les conclusions des pompiers sont plutôt encourageantes. «Il y a peu de chances, dit l’un avec ambiguïté, que vous ne puissiez habiter ici avant quelques mois». Mais bientôt nous devons nous résigner à choisir, parmi tous les objets de la maison, ceux qui seront sauvés, et ceux que nous ne retrouverons plus, car il est devenu certain que tout brûlera. C’est un choix simple, où je trouve même une certaine joie du changement, à part pour les livres, qu’il est impossible de favoriser et de dénigrer. «Je ne suis plus un mendiant, j’irai chez Lue, ou ils referont l’appartement» pensé-je, malgré la tristesse opaque qui me remplit, pour rejoindre quelque lieu meilleur, de devoir en laisser un.

Rome, via dei sabelli, le 25 octobre 2005

Jean Castarède

Jean Castarède

À Paris
En October 2009
C'était l’automne
Ref 234.24

Pour le second numéro des Cahiers européens de l'imaginaire, Jean Castarède, ancien directeur au ministère de la Culture, historien, avait offert une belle frise historique sur l'histoire du luxe, de Sumer à nos jours, où il écrit que le premier acte luxueux de l'humanité est un coup de peigne.
En arrivant dans le bel appartement du XVIe, je crains d'interrompre une discussion de vieux copains, qui remémore et convoque bateaux, lacs et connaissances polynymes. On m'enfonce courtoisement dans une jolie chaise, et, tout en buvant du thé, je finis par le surprendre à rire en racontant le passé. Dans ce rire, je vois la photo que j'étais venu chercher. Puis, alors que nous nous saluons, je vois le mouton noir centrifuge sur sa cravatte, et, sous l'amabilité calme qui disait au revoir, la statue puissante qui guette l'homme. Je tire.

Les grands changements, mais aussi les calmes, les secrets et les temporaires.

Les grands changements, mais aussi les calmes, les secrets et les temporaires.

En September 2009
C'était l’automne
Ref 237.8a

2 inventions, sur la méfiance.
Dans la première, Hannah et la mère d’Hannah prennent un café. Le lieu est assez désolé pour que tout haussement de voix soit entendu, isolé et réintroduit dans d’autres discussions. J’arrive tardivement, d’un autre lieu dont je garde un bon sentiment, une énergie à la limite de l’orgueil et une ébriété tout juste assez prononcée pour me sentir libre.
Nous parlons de livres. L’une de mes phrases énerve Hannah. Plus que de dire son contenu, je me rends compte que je souhaitais sous-entendre le nombre des livres que j’ai parcouru, ce qui était une manière de dire que ce terrain m’est sensible et intime, et aussi qu’il me procure du regret. Mère et fille argumentent vivement sur cette phrase, sans comprendre que le plus important n’est pas dans ce qui a été dit, mais dans une entente confiante de ce que nous caressons et ne pouvons pas énoncer sans sentir un peu d’impiété.
Piégé, incapable d’expliquer, incapable d’argumenter, incapable de violence devant l’autorité parentale, je me lève en me mouchant et me rends aux toilettes, d’où je songe à ne ressortir qu’avec un autre visage, me coûte-t-il Hannah.Dans la seconde, après une longue soirée dans un bar, le patron, sans pour autant me le dire explicitement, m’accuse de saloperies. Des petits regards, des remarques, un ton. Avoir pris la meilleure place pour des heures, ne pas participer au climat, être venu seul. Alors que je me lève du canapé, il émiette de la main les restes de bouchon de vin et les emballages qui se sont intercalés entre les coussins. Cette fois je lui fais bien comprendre que je n’ai consommé ni vin, ni rien qui fût emballé. Mais la discorde est déjà là, le reste est prétexte. Sur le perron de la porte, il me laisse la chance d’une dernière discussion. Mais je sens que la raison ne peut plus me sauver, et, pris de peur comme à la porte d’un terrier, je lui réponds par aphorismes courts et arrogants. Manière enfantine et blessée de lui exprimer à la fois mon mépris et ma confiance en moi.
Piazza di Renzi, vendredi 24 juillet 2009

Catherine F. Dandrieux fait de l'ULM par dessus le Mont Saint Michel

Catherine F. Dandrieux fait de l'ULM par dessus le Mont Saint Michel

En September 2009
C'était l’automne
Ref 236.4a

L’avion qui relie les deux aéroports prendra plutôt la route. Les sursauts et les immeubles qui se resserrent me mettent mal à l’aise. «ne vous inquiétez pas», dit une voix par le haut parleur, «c’est votre commandant qui vous parle, et je suis toujours avec vous, tout est en ordre». Je suis rassuré.
Par le hublot innatendu, aux urbains qui attendent le bus, je fais un geste tranquille de la main qui espère les tromper. Peut-être finiront-ils par croire que cet avion est le mien privé.
Paris, le 25 septembre 2008

Se sentir à sa place avant tout

Se sentir à sa place avant tout

En September 2009
C'était l’automne
Ref 236.14a

Sans aucun respect pour la nuit que je tente de terminer, les invités défilent dans ma chambre et m’empilent dessus leurs manteaux, leurs sacs, leurs poches et leurs téléphones portables, que quelqu’un leur a vicieusement indiqué de jeter sur le lit, lit dans lequel se trouve mon corps. L’idée de retrouver ces salauds parvient à me faire oublier mon projet de sommeil, par ailleurs fermement tenu en échec. J’ère l’oeil torve parmi les invités riants, à tenter de comprendre comment je peux bien être en train de rêver d’une fête organisée chez moi et à mon insu, précisément à l’heure qui m’est la plus sensible, celle où je suis censé rêver.
Tout le monde est ravi. Une grande table distribue des gâteaux au thé, du champagne, divers produits et du lait. H.S. s’affaire à découper, servir et parfumer de nombreuses viandes et des tartes d’Alsace. Le léger tangage émèche aussi les coupes de cheveux des filles. Des escaliers successifs entraînent la rumeur des rires de cales en cabines; impossible d’avoir une vue d’ensemble de mon bateau tant il est grand et bien navigué. Un homme avec une pochette couleur amère et des fumées de cigarette commente le paysage de la baie du Huston. «Ils chargeront le bateau sur un rail pour le mener jusqu’au centre de la ville» devine-t-il, «et les invités ivres descendront en oubliant leurs fondamentaux partout à bord. Puis, dit-il en me plaignant, lâchés sauvagement dans New York, totalement mouillés, ils créeront le chaos en oubliant de se retourner sur le nom du navire qui les y a bienveillamment conduits».
Gagné par son amertume, pressé par l’horizon où les gratte-ciels remplacent peu à peu les goémons, cabine après cabine, j’annonce que je vais prendre une douche. Comme la porte de la salle de bain ne ferme pas, je préfère prévenir. Finalement tranquille, prêt à faire le point, mi-nu, mi le pied dans la baignoire, un grand blond qui n’avait pas écouté l'effet d'annonce ouvre la porte. Bien sûr, la situation cocasse le fait rire. Je le toise de mes fesses. Il ne sait pas qu’il est chez moi, que le paysage où il marche m’appartient, et que si je le veux, je n’ai qu’à enregistrer son visage pour élaborer une haine nouvelle.
Rameau, le 5 décembre 2009

Les passionnés

Les passionnés

En September 2009
C'était l’automne
Ref 236.11a

Vue la cadence à laquelle le brasier entame la grande forêt devant nous, Hannah et moi, en habits d’été, dans cette Golf décapotable, doutons fortement de pouvoir passer. Dès les premières houles de chaleur, nous sommes repoussés par le feu comme par une vague vaniteuse et maîtresse. En nous résolvant à un prochain demi-tour, je vois que la traverse de la décapotable et une partie du Leica ont rougis du coup de chaud. Mais avant cela, heureusement, je vais pouvoir prendre autant de photos que je veux de l’incendie, qui possède maintenant tout la forêt, car nous devons d'abord ralentir, puis nous arrêter, au derrière de la file innombrable des autres automobiles qui, voulant pénétrer le brasier, se sont toutes résolu à un grand concert de lents demi-tours.
Pierrevert, jeudi 30 juillet 2009