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Anna Scognamillo m'accompagne à la maison abandonnée

Anna Scognamillo m'accompagne à la maison abandonnée

En November -0001
C'était l’automne
Ref 261.22a

Il m’avait semblé comprendre, mais sans que ce n’ait été dit a aucun moment, que Magalie, dont je ne connais d’ailleurs ni la manière de bouger, ni l’odeur, parce que je ne l’ai jamais vue, ne se sentait pas à sa place dans mes bagages. En lui proposant de courir le monde avec moi, je ne m’attendais ni a ce qu’elle dise oui, ni a ce qu’elle vienne accompagnée d’une grande confiance et de mains douces. Sur le chemin, nous échangeons le thème et les paroles de quelques chansons. Nos cultures, qui sont étrangères, nous séparent, mais nous rions de bon cœur.
Arrivés à la maison de la rue Gabriel Péri où j’ai grandi, je lui présente les hamsters de mon enfance. Ils sont d’ailleurs tout jeunes et très petits. Elle s’approche de l’un d’entre eux pour le sentir, je la vois, ses yeux clairs et son grand front, son cou se retrouve blotti contre mon bisou. Si elle détourne ses lèvres d’un degré minuscule, nous finirons par nous embrasser. «Flute» pensais-je d’abord, «mais je ne suis même pas certain de connaitre ton nom de famille» puis, résigné à ce qu’à moi aussi il arrive des bonheurs en amour, je songe «il va nous manquer une serviette de bain».
Magali porte des bottines bleues de cuir souple et des gants bleus de cuir souple jusqu’au bord des coudes.
Palermo, 30 août 2010

They live in a perpetual summer of being themselves

They live in a perpetual summer of being themselves

En November -0001
C'était l’automne
Ref 229.10a

Pour mettre fin à ces poursuites incessantes, ces lettres qui encombrent ma boîte et celles de mes anciens appartements de créances, de dettes, et de nouveaux projets, je décide de déménager à Rome, dans les buissons, où personne ne me trouvera, et où je trouverai le bonheur et la sérénité, comme les personnages de Dickens dont Chesterton disait qu'ils vivaient "dans un été perpetuel d'être eux-mêmes".
Zagora, le 27 août 2008

Sous la tonnelle de Cécile Hugon

Sous la tonnelle de Cécile Hugon

En November -0001
C'était l’automne
Ref 176.7a

Nous sommes dans le hall d’un grand immeuble, Sylvain et moi, à la recherche d’un certain Cxxx, afin de lui remettre un paquet. Malheureusement nous n’avons si l’étage, ni le numéro de téléphone, ni le nom en entier de cette personne.A roder dans le hall, nous sentons que nous devenons lentement suspects aux yeux des autres habitants. Nous essayions de nous faire voir le moins possible le temps de trouver une solution. Enfin nous trouvons un panneau d’affichage qui liste les noms des habitants de l’immeuble. Un nom correspondrait bien, mais, manque de chance, il est écrit trois fois pour les trois derniers étages. C’est ce moment de confusion que choisit le gardien de l’immeuble pour surgir et nous demander des comptes. Nous tentons en vain de lui expliquer notre situation, mais il la juge absurde et ne crois pas qu’on enverrait un paquet sans nom, sans numéro et quasiment sans adresse. Je suis d’accord avec lui.Mais pendant que nous doutons, je vois le numéro de téléphone du destinataire, écrit sous une plaque dorée, comme une plaque de docteur ou de charlatan vodou. Ce numéro de téléphone est très précieux : je le note sur ma main en retraçant plusieurs fois chaque chiffres. Il commence par 06 et comporte plusieurs répétitions.Dans l’ascenseur, nous sommes très surpris qu’il n’y ait que deux boutons. Le 3 et le 7. Nous montons au 7.Encore de longs couloirs tamisés et des portes. Sylvain sort, et le rêve, qui jusqu’à présent représentait la perplexité, devient un cauchemar. Je fais tomber le colis, qui s’ouvre et jette partout dans l’ascenseur mon propre linge sale, celui dans lequel vous ne voudriez pas mettre le nez. Les portes de l’ascenseur souhaitent se refermer, je dois gesticuler pour poser un mollet devant la cellule infrarouge et rassembler les chemises, les t-shirts, les caleçons qui ne rentrent plus dans la boîte dont ils sont sortis.Surpris par l’impossibilité de ce qui m’arrive, j’appelle sylvain à l’aide, je lui dis « pitié, aide-moi », je sens bien qu’il m’arrive quelque chose d’immense, mais lui (ici, une plainte qui ne m’est pas étrangère), ne vient pas, ou si lentement. Je tente de me rassurer étrangement en pensant qu’ils n’ont pas mon manteau, que mon manteau m’appartient encore.Des hommes rablés avec de beaux costumes importants défilent dans le couloir et me regardent, je sais que les portes de l’étage sont toutes ouvertes et que la famille se rassemble pour recevoir son colis. Il y a des enfants parmi l’assistance, et je me souviens avoir eu, hors du cauchemar, ce vrai mouvement de me couvrir sous la couette, de peur, quand je réalisai que le numéro de téléphone, si consciencieusement noté sur ma main, avait disparu, et emporté avec lui toute preuve de ma présence légitime dans ce foutu immeuble.(hier, Sylvain a lu 4 textes de la Candeur des Monstres, et nous en avons parlé pratiquement 10 minutes)Paris, le 28 octobre 2007