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Anna Scognamillo m'accompagne à la maison abandonnée

Anna Scognamillo m'accompagne à la maison abandonnée

En November -0001
C'était l’automne
Ref 261.22a

Il m’avait semblé comprendre, mais sans que ce n’ait été dit a aucun moment, que Magalie, dont je ne connais d’ailleurs ni la manière de bouger, ni l’odeur, parce que je ne l’ai jamais vue, ne se sentait pas à sa place dans mes bagages. En lui proposant de courir le monde avec moi, je ne m’attendais ni a ce qu’elle dise oui, ni a ce qu’elle vienne accompagnée d’une grande confiance et de mains douces. Sur le chemin, nous échangeons le thème et les paroles de quelques chansons. Nos cultures, qui sont étrangères, nous séparent, mais nous rions de bon cœur.
Arrivés à la maison de la rue Gabriel Péri où j’ai grandi, je lui présente les hamsters de mon enfance. Ils sont d’ailleurs tout jeunes et très petits. Elle s’approche de l’un d’entre eux pour le sentir, je la vois, ses yeux clairs et son grand front, son cou se retrouve blotti contre mon bisou. Si elle détourne ses lèvres d’un degré minuscule, nous finirons par nous embrasser. «Flute» pensais-je d’abord, «mais je ne suis même pas certain de connaitre ton nom de famille» puis, résigné à ce qu’à moi aussi il arrive des bonheurs en amour, je songe «il va nous manquer une serviette de bain».
Magali porte des bottines bleues de cuir souple et des gants bleus de cuir souple jusqu’au bord des coudes.
Palermo, 30 août 2010