J’entends la petite chinoise frapper, porte après porte aux bois de l’immeuble pour demander du travail. J’allais sortir, je suis tout prêt, mais je reste debout devant la poignée sans bouger, pour éviter de la croiser, car je n’ai rien à lui offrir et pas franchement envie de devoir le lui dire. Soudainement, il n’y a pas de cadenas à ma porte. Ne serait-ce qu’en y frappant, ce qui est voué à arriver, elle la fera entrebailler, très certainement assez pour voir que je suis juste derrière.
Alors qu’elle parvient à mon étage, je cale la porte avec mon pied, en espérant pouvoir donner l’impression de fermeté, mais c’est un échec absolu. Non seulement la petite chinoise se rend compte que j’essaie péniblement de bloquer la porte, mais elle déduit aussi immédiatement que je suis planté derrière depuis un bout de temps, à me cacher, sans que mes motifs, qui sont obscurs à moi-même, ne parviennent à être percés, ni par moi, ni par la quémandeuse.
Manapany 22 janvier 2010
J'ai fait un rêve, je crois qu'il disait ceci: "vaincre à l’épuisement le sommet de l’éphémère dune de sable".
Paris, octobre 2007
"...même dans des circonstances éternelles. Du fond d'un naufrage."