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La quête du ventre de la Terre

La quête du ventre de la Terre

À Puys
En August 2012
C'était l’été
Ref 313.31a

Nous chevauchions par le désert en équipe. Etonnement, nos chameaux avaient reçu une telle éducation qu’ils parvenaient à nous maintenir, quelques soient les dénivelés du sol, à une hauteur presque constante. Les variations étaient souples et graduelles et il était facile de viser et de tirer.

Nous parvînmes à l’entrée d’une immense caverne où se déroulait un fleuve, des centaines de mètres plus bas. C’était le ventre de la terre, et un grand mystère y était détenu. Nous cherchions les meilleures manières de descendre, mais rien n’était suffisamment certain. Deux chemins symétriques avec une rambarde montée dans le flan de pierre semblaient dénoncer la présence ancienne des hommes, mais ils étaient aussi immensément vétustes et pleins de périls, malgré la possibilité de s’amarrer très fermement à la rambarde, en y nouant une corde. Comme le fleuve coulait dans une certaine direction, et parce que l’immense paysage à notre niveau allait en escalier, nous déduisîmes qu’il suffirait de cheminer assez longtemps pour atteindre le point où la surface rencontrerait l’intérieur.

Je partis avec un membre de notre équipe, au visage d’Aurélien, mais comme il me ralentissait, je pris la décision de voler. Contrairement à tous les autres rêves où voler est un acte pénible et perdu, je volais très bien dans ce rêve ici, très facilement (je découvrirai plus tard qu’il s’agit en fait d’un subterfuge).

A un moment du chemin, il devint évident que mes créanciers m’accompagnaient. Ils m’entouraient et marchaient partout sur la terre, cependant c'était comme s'ils ne me voyaient pas. En fait de voler, c’est une image de moi qui volait. Les autres personnages étaient sensibles à cette image dans le ciel, et pensaient ne jamais me rattraper ; en vérité je marchais au sol parmi eux, le point dans le ciel est une sorte d'illusion — cela seulement, ils ne le virent pas.

Pour me prémunir de dettes supplémentaires, je décidai d’abandonner la quête du ventre de la terre, dont l’entreprise nécessiterait sans doute de longues dépenses. En arrivant chez moi, à la fin de la journée, une sorte de soirée mélangée m’accueillit, qui rassemblait mes amis et mes créanciers, copain-copain. Alors que je suis au téléphone avec un client, qui me réclamait 10000 Euros pour lui rembourser de manière absurde la valeur de tâches que je n’avais pas eu le temps d’accomplir, j’appris qu’un émissaire avait déjà été envoyé pour récupérer cet argent, peut-être de manière brusque. Puisque certains spécialistes étaient là, je tentai de leur parler pour savoir si cette pratique rentrait dans le cadre du droit, mais je confondis le premier créancier avec un homme et le salua maladroitement comme tel (alors que c'était une petite femme aux cheveux courts) ; et le second, auquel j’essayai de parler l’Allemand, ne parvint pas à me comprendre car je ne maîtrisais pas le vocabulaire spécifique à cette situation.

Pendant ce temps, les créanciers étaient partout autour de moi dans la maison, à évaluer les objets mais aussi les manières de faire, pour savoir si mes gestes ou mon passé avaient de la valeur. L’un d’eux (une autre femme) me tira en direction des étagères de la bibliothèque et me demanda des informations sur le système qui leur permettait de soutenir tant de livres. Elle projetait d’en tirer un bon prix. Une voix dans un téléphone qui pendait au bout d'un bras bras m’indiqua qu’un personnage impressionnant était toujours en approche, pendant que les yeux des créanciers sillonnaient sans repos mon intérieur. Heureusement, je parvins subitement à me cacher de tous ces tracas dans un autre rêve :

***

Nous sommes Vincenzo et moi dans les chaleurs de l’Inde. Une sorte de bus nous conduit je ne sais où. Nous sommes assis sur des sortes de sièges roulants que l’équipage reconfigure en fonction des plats du déjeuner. On nous apporte une sorte de carpaccio de champignons sur de l’ardoise, et une purée violette, éventuellement des vitelottes. Cette fois la convention est de nous mettre côte à côte. L’équipage est charmant et dévoué. Dehors le grand paysage défile, et le visage de Vince, parcouru par les soleils, dit tout le bonheur que c’est que d’être transporté, comme par le dessous des bras les enfants si faciles au ravissement.

Rêvés le 31/01/13 à Rameau

Les femmes de marin

Les femmes de marin

À Puys
En November -0001
C'était l’automne
Ref 209.17a

Passer le temps, assis à la petite table d'un café parfaitement près du cours de la Seine, à regarder rêver les femmes de marin. Des remous longs laissent subitement deviner un immense poisson, ou un fil de pèche qui plonge. Après plusieurs minutes de panique, nous voyons émerger le grand dos d'un hippopotame, habité de multiples gens que ne gènent ni l'enchaînement de l'immersion et de l'émersion, ni nous.
Si je veux faire sérieux, mieux vaut que je prenne mon pantalon. Une photo prise en caleçon a quelque chose de matinal qui se sent. Je ne me souviens plus de la chaise sur laquelle je l'ai laissé pendre, ou celle-ci, ou celle-là. A la peur de rater le fantastique cortège des hippopotames se substitue la certitude que, si tu as fermé la porte de cette chambre derrière toi, vêtue d'un maillot blanc mousseux, c'est que tu as toujours une idée derrière la tête, ma petite katja.
Paris, jeudi 2 Juillet 2009