
Les femmes de marin
Passer le temps, assis à la petite table d'un café parfaitement près du cours de la Seine, à regarder rêver les femmes de marin. Des remous longs laissent subitement deviner un immense poisson, ou un fil de pèche qui plonge. Après plusieurs minutes de panique, nous voyons émerger le grand dos d'un hippopotame, habité de multiples gens que ne gènent ni l'enchaînement de l'immersion et de l'émersion, ni nous.
Si je veux faire sérieux, mieux vaut que je prenne mon pantalon. Une photo prise en caleçon a quelque chose de matinal qui se sent. Je ne me souviens plus de la chaise sur laquelle je l'ai laissé pendre, ou celle-ci, ou celle-là. A la peur de rater le fantastique cortège des hippopotames se substitue la certitude que, si tu as fermé la porte de cette chambre derrière toi, vêtue d'un maillot blanc mousseux, c'est que tu as toujours une idée derrière la tête, ma petite katja.
Paris, jeudi 2 Juillet 2009