Je te tiens, tu me tiens
Je connais quelqu’un qui n’est pas mon ami, mais qui aurait pu le devenir si les choses avaient tourné autrement, et peut-être le deviendra.
Nous partons faire du parachute sur sa propriété. Il possède un vaste domaine qui s’étend jusqu’à l’horizon, et continue ensuite sur quelques mètres de plaine. Un soir, comme Don Alexandro Glencoe pour répondre à quelqu’un qui lui demandait où étaient les commodités, il regarda loin devant lui et fit un grand geste de la main.
Les parachutes sont solidement attachés, mais je suis pris d’un doute. Ma mémoire n’est pas une vieille mémoire, mais elle rassemble des faits éparpillés sur plus de 28 ans, et, la nuit, elle me ramène aussi d’autres faits. Maintenant qu’il faut sauter, ce serait le bon moment pour me souvenir si oui ou non j’ai mélangé des câbles ou rogné les dents des rouages qui actionneront, ou pas, la grande voile du parachute de mon ami, à l’heure du destin : mais je n’y arrive pas.
Paris, le 22 octobre 2007