Nous devions voir un film ensemble et le rendez-vous avait été donné dans mon ancien appartement, qui n’est pas encore à Paris. Les canapés étaient ouverts, on avait disposé des coussins et des couvertures et la télévision neigeait. Terrible et moi le savions : nous souhaitions quelque chose mais les volontés ou les dieux nous en empêcheraient avant la fin du rêve. Le portable romain sonne. Je vais aux toilettes comme pour que la conversation ne se mélange pas avec cette situation qui me plaît tant. C’est Massimo qui appelle, comme souvent, sans raison, pour savoir ce que nous faisons et si nous pouvions nous voir. Je lui explique où et avec qui je suis, finalement bien content d’être aux cabinets et que personne ne m’entende, parce que le simple fait d’énoncer ma situation me parait non sans impiété. Vient un moment où nous sommes allongés, les lèvres de Terrible frôlent les miennes, le jeu est cruel mais nous en sommes les artisans.Voilà une vaste muraille blanche qui est le Vatican. Terrible veut manger des glaces ou autre chose. Je la prends sur mes épaules, une grande partie du rêve est marqué par un sentiment de recherche d’équilibre. Je monte des marches en la sentant sur ma nuque, son plaisir d’enfant me renverse d’espoir. Nous rencontrons une autre fille et Sylvain, peut-être quelques autres. Il y a assemblée, table ronde, je souhaite à Sylvain que la fille s’intéresse à lui et je parade en renvoyant mes mérites vers son image. L’amitié. Enfin ce que j’attendais se produit : une chambre romaine se libère, je vais pouvoir vivre ici. Elle se trouve au rez-de-chaussée du Palazzo di Monte Giordano et je n’entends pas bien le prix mais il me semble correct. (J’essaierai de le préciser plusieurs fois mais on ne demande rien aux personnages des rêves). Deux hommes souriants, un père et un fils, me laissent cette chambre dont la cuisine jouxte une cantine d’école. Elle est très recherchée. Je l’obtiens par mes réseaux. Nous la visitons, je me sens un peu triste alors le lit est un lit simple, dans un coin. Je revois Terrible arpenter ses couloirs. La maison s’étend en escaliers, en colonnes, en couloirs courbes, des plaques de bois et des systèmes de poulies permettent d’aboutir à des chambres secrètes et des trous dans le planchers averrent que nous sommes maintenant bien haut à force d’avoir grimpé. La maison se compose d’un nombre incalculable de lieux serrés et compliqués qui la font ressembler à une île aux trésors avec ses pièges, ses récompenses, la ferveur du voyageur qui l’arpente ; elle est le labyrinthe de Terrible ; elle est Terrible.Rome, 6 juin 2006