Finalement, j’accepte de voir un psy pour ce petit problème. C’est une maison calme, plate, avec un jardinet à l’américaine devant et un chemin qui mène à la porte. Par la fenêtre on peut voir la salle d’attente. Dans la salle d’attente, il y a la porte de bois derrière laquelle se déroulent les consultations.
J’attends un peu, assis sur la banquette en moleskine marron, puis je m’ennuie et je décide de faire un tour dans le jardin. Je vois alors pas la fenêtre que la salle d’attente est en flammes. Je rentre en courant et je prends l’extincteur. Le feu est très vif, comme un feu d’alcool dans une poêle où on cuit des gambas. Très vif, très haut, mais très localisé. Il s’éteint facilement, mais je me rends compte que j’ai eu de la chance, parce qu’il a pris exactement à l’endroit où j’étais assis. Par suspicion, je vérifie mon caleçon, et je vois qu’il est un peu brûlé lui aussi.
De colère, je frappe à la porte de la psy, qui refuse d’ouvrir sous le vague prétexte d’une consultation en cours. Alors je vais au fond de la salle d’attente, je dégage la neige carbonique de dessus la banquette, je m'assieds une seconde, plein de conviction, je me relève aussi vite, j’ouvre la porte de la psy sans rien demander, et je la mets en face de son imprudence : la réaction physique qui se produit entre la banquette de moleskine et mon caleçon, et qui vient de recréer du feu dans sa salle d’attente.
Casa san pietro, 29 Août 2007